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Campagne du Soldat Martin VENTEZOU

89ème Régiment d'Infanterie Territorial.




Martin VENTEZOU est ajourné à 1 an pour faiblesse en 1895, il est de nouveau ajourné en 1896. Il est reconnu propre au service en 1897. Il est alors appelé à l'activité le 13 novembre 1897 et gagne 27ème Régiment d'Infanterie.

Il est libéré le 20 septembre 1898, un certificat de bonne conduite lui étant accordé.


Il fait deux périodes, la première au sein du 80ème Régiment d'Infanterie du 26 août au 22 septembre 1901, la seconde au 63ème Régiment d'Infanterie du 22 août au 17 septembre 1904.


Il est mobilisé le 1er août 1914 et arrive au 89ème RIT le 30 août 1914.


Le 12 août 1914 le 89ème Régiment d'Infanterie Territorial quitte Limoges à destination du camp retranché de Paris. Il débarque le même jour à Ivry où il cantonne.

Du 14 au 29 août il occupe le secteur 7 qui comprend Villacoublay, Jouy en Josas, Creussely, Chevreuse, Cernay, Saint Cloud, Roquencourt, Le Chenoy, Villepreux, Le régiment fait la reconnaisance du secteur qui lui est révolu. Puis fait de l'instruction, des marches et des manoeuvres.

Du 30 août au 2 octobre le régiment est chargé de la défense du front Trappes exclu à Toussus le Noble inclus. Pendant cette période le régiment occupe plusieurs fois par alerte ses positions de combat, renforce les positions défensives, prépare la destruction de tous les établissements militaires, industriels et agricoles qui pourraient être utilisés par l'ennemi.

Du 4,au 7 octobre, le régiment, jusqu'alors régiment de place, est constitué en régiment de campagne et, le 7 au soir, il est complètement réorganisé. Les 8 et 9 octobre, le régiment quitte le camp retranché de Paris, à destination de la Belgique. Transporté par voie ferrée de Versailles à Cherbourg, il quitte cette ville le 10 octobre, par la voie de mer, le ,personnel est embarqué à bord du Niagara, et les animaux, voitures et matériel à bord du Champlain, il arrive le 11, sans incident, à Dunkerque, où il débarque et va cantonner à Malo-les-Bains.



En Belgique (12 octobre au 17 novembre 1914).


Quittant Malo les Bains dans la nuit du 11 au 12 octobre, les bataillons du 89ème R. I. T. s'embarquent successivement à la gare de Dunkerque pour se porter sur Poperinghe (territoire belge). Le 12 octobre, les trains s'arrêtent à Caestre, la voie ferrée ayant été coupée par le génie français.

Des troupes anglaises étant en contact avec l'ennemi qui occupe les monts des Cats, au nord du village de Caestre, le régiment débarque et reçoit l'ordre de déployer le 2ème bataillon face aux monts des Cats, et de placer les 1er et 3ème bataillons en réserve au nord de la station, sur la route d'Ecke.

Vers 16 heures, l'ennemi s'étant retiré des monts des Cats, le régiment se porte à Saint-Sylvestre, où il s'installe en cantonnement d'alerte et passe la nuit. Rassemblé le 13 au matin pour se porter sur Poperinghe, le régiment reçoit l'ordre d'aller à Godewaersvelde, qu'il quitte dans la matinée du 14 et franchit la frontière belge, pour se porter dans sa zone de stationnement définitive, savoir : la ville de Poperinghe et Reininghelst, zone dans laquelle le régiment exécute des travaux de défense jusqu'au 17 octobre.

Le 17 octobre, le régiment reçoit l'ordre de porter deux bataillons en réserve à Oolvleteren et Westvleteren. Le 18 octobre,le 2ème bataillon reçoit l'ordre de se porter sur Nordschoote, avec mission de constituer une ligne de protection appuyée sur la partie du canal de Furnes à Ypres. Les compagnies s'espaceront à de larges intervalles pour protéger la retraite des éléments plus en avant et, aussi, l'artillerie, le cas échéant.

Le 19 octobre, l'état-Major, les 1ère et 3ème bataillons se portent .sur Bixschoote. Le 20 octobre, à la pointe du jour, des fractions de cavalerie belge refluent sur Bixschoote et se retirent vers l'Yser. Ordre est donné de ramener sur Bixschoote, les bataillons, et de les porter sur Boesinghe, en passant par Briélen, afin de marcher dans la direction où se produit un fort mouvement ennemi, dont la cavalerie occupe une partie de la lisière ouest de la forêt d'Elouthuist.

Le 21 octobre, l'état-major, le 1er bataillon se portent sur Zuydschoote et y cantonnent, deux autres compagnies restent à Boesinghe, où elles occupent la tête de pont.

Le 22 octobre, le 1er bataillon occupe les tranchées de première ligne sur le canal de l'Yser, entre Nordschoote et Lizerne; il subit toute la journée des feux d'artillerie et d'infanterie. Le 2ème bataillon occupe toujours le pont de Steenstrate et ses abords, ayant, en avant de lui, des troupes anglaises.

Les 23 et 24 octobre, la situation du régiment est sans changement, les bataillons sont soumis à des feux intermittents d'infanterie et d'artillerie qui occasionnent des pertes sérieuses. Le 24 octobre, dans la soirée, par suite d'un manque d'étude et de prudence au moment de la relève des troupes des tranchées de première ligne, une panique se produit et un groupe d'hommes d'un régiment territorial voisin arrive en désordre sur le pont de Steenstrate, occupé par le 2ème bataillon. Grâce à la présence d'esprit et aux dispositions prises par le commandant de ce bataillon, qui fait tourner le pont du canal, l'ordre est immédiatement rétabli.

Le 25 octobre, les 1er et 2ème bataillons sont relevés. Ils se portent à Ypres et à Saint-Julien et y cantonnent. Le 26 au soir, le 1er bataillon se porte dans les tranchées de première ligne à l'est de Fresemberg, le 2ème bataillon est envoyé sur la route de Langemarck à Zonnebeke pour y construire des tranchées.

Les deux bataillons exécutent de jour et de nuit des travaux d'organisation rendus pénibles par le mauvais temps continuel, les rafales fréquentes d'artillerie et les feux d'infanterie, ils subissent des pertes sensibles. Le 3ème bataillon occupe toujours les tranchées du canal de l'Yser, en bordure de la route de Lizerne à Nordschoote, et, quoique soumis à des feux d'artillerie incessants, n'en continue pas moins, malgré des circonstances atmosphériques défavorables, à exécuter de dures et multiples corvées : enterrer les morts, transporter des munitions aux avant-postes, construire des passerelles et améliorer les tranchées.

La situation des trois bataillons qui, chaque jour, subissent des pertes, reste inchangée jusqu'au 7 novembre. Le 8 novembre, les 1er et 2ème bataillons sont envoyés à Zillebeke pour exécuter des travaux de première ligne. Le 10 novembre, le 3ème bataillon, avec sa section de mitrailleuses, est toujours dans les tranchées de deuxième ligne.

Deux compagnies du bataillon se trouvent, de façon inattendue, directement en contact avec l'ennemi qui a pu parvenir jusqu'à 100 mètres environ de notre deuxième ligne et qui dirige un feu très vif de mitrailleuses et de mousqueterie sur nos positions, également soumises à un violent bombardement. La 10ème compagnie, prise d'enfilade par sa gauche, est débordée. Le personnel de la section de mitrailleuses est mis hors de combat.

Malgré des pertes sévères, les deux compagnies, renforcées par les hommes ralliés de la première ligne, se cramponnent sur leurs positions et arrêtent le mouvement de l'ennemi.

Le 11 novembre, le 1er bataillon, qui occupe avec son unité les tranchées de deuxième ligne de Zillebeke, est exposé à un bombardement incessant. Il reçoit l'ordre de se porter en première ligne, pour renforcer les unités actives. Les hommes quittent leurs,tranchées avec un ensemble parfait et se portent sans hésitation, par bonds, sur la position assignée, parcourant ainsi une distance de 300 à 400 mètres en terrain découvert, sous un barrage violent d'artillerie.

Le 12 novembre, le poste de secours de ce bataillon est bouleversé par l'artillerie.

Le 14 novembre, les 1er et 2ème bataillons sont relevés et se portent à Dickebusch. La marche des unités, qui furent soumises au feu de l'ennemi pendant la majeure partie du trajet, fut très pénible et coûta des pertes. Le 17 novembre, le 3ème bataillon et l'état-major sont relevés et se portent à Loo, où les deux bataillons les rejoignent.



Période du 18 novembre au 19 avril 1915.


Le 18 novembre, le régiment est disposé de la façon suivante : un bataillon reprend les tranchées de première ligne, le long de l'Yser, à l'est de Oudecapelle et Vieucapelle, un bataillon en deuxième ligne, dans la région Hazewind-Kousbaurn et un bataillon en troisième ligne à Loo. Les trois bataillons alterneront tous les quatre jours sur les différentes positions de combat qui sont confiées au régiment.

Le 9 décembre, le régiment quitte Loo à 8 heures et se porte dans la région de Boasinghe. Jusqu'au 18 avril 1915, le régiment occupera la tête du pont Vil de Boesinghe et participera, soit par le renforcement des unités actives, soit comme troupe de réserve, soit pour l'exécution des travaux d'organisation, à toutes les opérations dans la région de Bcesinghe, Ooostsieteren, Zuidschoote, Steenstraate, Pilken, Maison du Passeur, Langemarck.

Pendant le rude hiver 1914-1915, un repos de quinze jours, à Wormouth, du 29 février.au 13 mars 1915, a seulement interrompu le séjour du régiment dans les secteurs.

Les pertes du 89ème R. I. T., pendant la bataille des Flandres et son séjour en Belgique, s'élèvent à : 12 officiers, tués : 1 , blessés : 4 , disparu : 1. Troupe, tués : 80, blessés : 296, disparus : 18.






Martin VENTEZOU est décédé le 1er mai 1916 à l'hôpital n°56, caserne Jean Bart à Dunkerque, de maladie contractée en service suivant l'avis du médecin chef de l'hôpital.